Et pendant ce temps : le monde a perdu 27 % de sa population d’insectes en 30 ans

Et pendant ce temps : le monde a perdu 27 % de sa population d’insectes en 30 ans

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© Nobuo Iwata / Getty Images

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Par Clothilde Bru

Publié le

Environ 1 % par an.

*Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers l’environnement.

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Abeilles, papillons, sauterelles… Certes, les insectes sont moins mignons que d’autres espèces d’animaux menacés. Pour autant, leur disparition est inquiétante. Apparus il y a 400 millions d’années, ce sont les plus anciens animaux à s’être adaptés à la vie terrestre.

Selon une étude publiée jeudi 23 avril par le magazine Science, les insectes disparaissent à un rythme d’un peu moins de 1 % par an, avec de nombreuses variations d’un endroit à l’autre de la planète. Ces trente dernières années, 27 % de leur population se serait ainsi éteinte.

“Si ça continue comme ça, ce sera une catastrophe pour l’environnement et pour les hommes. Les insectes sont des pollinisateurs, des ennemis naturels de certains nuisibles, des désintégrateurs, et surtout ils sont nécessaires au fonctionnement de tous les écosystèmes de la Terre”, commente Nick Haddad, un expert en papillons de l’université du Michigan, interrogé par le Time.

Agriculture et urbanisme 

Les régions du monde les plus touchées sont l’Amérique du Nord et l’Europe. Sans grande surprise, les plus grosses pertes sont à déplorer au niveau des zones urbaines et des terres agricoles où les insectes perdent leur nourriture et leur habitat, a constaté l’entomologiste Roel van Klink, chercheur au German Centre for Integrative Biodiversity (iDiv), qui a mené l’étude.

Pour rappel, l’entomologie est la branche de la zoologie qui étudie les insectes.

Roel Van Klink n’a pas pu établir de lien entre cette disparition des insectes et le changement climatique. Selon lui, ce phénomène tient d’une part à l’urbanisation rampante qui absorbe les terres où vivent et mangent les insectes et d’autre part à une disparition plus générale de leur habitat à cause de l’agriculture qui détruit les mauvaises herbes et les fleurs.

Il convient de préciser que l’étude concerne la population d’insectes terrestres. La population des insectes d’eau douce qui regroupent les libellules ou encore les moustiques, se porte très bien. Elle croît de 1 % chaque année, précise l’étude, mais représente une part trop infime de tous les insectes pour permettre de rétablir l’équilibre.