Et pendant ce temps : l’excision est enfin considérée comme un crime au Soudan

Et pendant ce temps : l’excision est enfin considérée comme un crime au Soudan

Image :

© Spencer Platt/Getty Images

photo de profil

Par Clothilde Bru

Publié le

9 femmes sur 10 y sont excisées. La plupart du temps, cette mutilation a lieu avant l'âge de 11 ans.

* Chaque jour, Konbini news s’engage à faire de la place à de l’information qui n’a rien à voir avec l’épidémie de coronavirus. Ça s’appelle “Et pendant ce temps” et aujourd’hui, notre regard se tourne vers le Soudan.

À voir aussi sur Konbini

L’excision est encore une pratique courante dans de nombreux pays d’Afrique. Parmi les États présentant des taux d’excision élevés, on peut citer la Somalie, l’Érythrée, l’Égypte ou encore le Soudan. 

Ce dernier vient toutefois de criminaliser cette pratique, rapporte Courrier international, après le Kenya, l’Ouganda ou encore la Gambie.

Situé en Afrique de l’Ouest, le Soudan est considéré comme l’un des pires pays au monde en ce qui concerne les droits des femmes, rapporte le site d’informations en ligne qui cite un classement de la Fondation Thomson Reuters.

Selon l’Unicef, 87 % des femmes âgées de 15 à 49 ans sont excisées. “Chez la plupart d’entre elles, la mutilation a eu lieu avant l’âge de 11 ans“, précise l’ONG qui s’est félicitée sur son site internet de l’avancée historique que constitue la criminalisation de cette pratique.

Exclusion sociale et déshonneur

Les mutilations génitales sont désormais punies de trois mois de prison et d’une amende. “Et que cela soit pratiqué dans un établissement médical ne change rien”, précise RFI. Un amendement au Code pénal soudanais a été approuvé le 22 avril dernier par les autorités.

Toutefois pour l’Unicef, le plus dur reste peut-être à venir. L’ONG redoute un fossé entre la théorie et la pratique qui est extrêmement ancrée dans la société soudanaise.

Les femmes non excisées y sont considérées comme “qulfa” – un terme qui recouvre les notions de “déshonneur” et “exclusion sociale”.

“Il va falloir travailler très dur avec les communautés pour aider à faire respecter cette loi. L’intention n’est pas de criminaliser les parents mais de redoubler d’efforts pour sensibiliser les différents groupes, y compris les sages-femmes, les prestataires de soins de santé, les parents et les jeunes, à l’amendement et promouvoir son acceptation” a déclaré Abdullah Fadil, représentant de l’Unicef au Soudan.